Les projections de drogue ou de téléphones portables demeurent un problème au centre pénitentiaire.
S’il ne concerne pas que le centre pénitentiaire de Gradignan, le problème des « parachutes » – ces projections dans les cours de promenade d’objets interdits en détention, lancées par-dessus les grillages de protection – demeure prégnant dans la prison girondine. Laquelle a connu une nouvelle série, ces derniers jours.
Vendredi, vers 10 h 30, des intrus ont réussi à s’approcher de la cour de promenade du bâtiment B. « Ils sont passés par un trou fait dans le grillage, raconte Hubert Gratraud, représentant FO-pénitentiaire à Bordeaux. Une pluie de projections s’est alors abattue sur la cour. Un collègue a réussi à récupérer quelques objets. Sa moisson fut conséquente et démontre, par la quantité de drogue notamment, l’existence de trafics entre détenus : il a ramassé trois pains de résine de cannabis, soit 300 grammes au total, un téléphone portable et deux bouteilles d’alcool. »
Un détenu escalade un grillage
Et le syndicaliste de monter une nouvelle fois au créneau. Pour lui, « la situation ne s’améliore pas ». « On demande l’installation d’équipements pour renforcer la sécurité au niveau des cours de promenade, mais on nous répond à chaque fois la même chose : il n’y a pas de sous », accuse-t-il.
La direction de l’établissement n’est pas restée sans rien faire . Dans la foulée de ces projections, des fouilles ont été ordonnées avec le concours des Eris (Équipes régionales d’intervention et de sécurité) et de la police. Treize cellules du bâtiment B ont été passées au peigne fin. Quinze téléphones portables, des chargeurs, cartes Sim et 150 grammes de stupéfiants ont été découverts.
« Cette personne ne comptait pas s’évader mais cherchait sans doute à récupérer une projection »
Deux jours après ces événements, dimanche, c’est un détenu du bâtiment A (le principal) qui a fait le chemin inverse des projections. Le jeune homme, écroué depuis jeudi 12 octobre, a escaladé un grillage d’une cour de promenade et s’est retrouvé dans le chemin de ronde où il est tombé nez à nez avec un surveillant. Maîtrisé, il n’est pas allé plus loin.
Des faits que FO qualifie de tentative d’évasion. Ce que conteste le directeur du centre pénitentiaire. « Cette personne ne comptait pas s’évader mais cherchait sans doute à récupérer une projection », précise André Varignon. « La problématique des ‘‘parachutes’’ n’a pas disparu, mais nous y travaillons, insiste-t-il. Des réunions se sont récemment tenues en préfecture sur ce thème. Il a été décidé d’augmenter les rondes de police sur le domaine pénitentiaire et de réaliser régulièrement des opérations de sécurisation, comme la fouille de cellules qui a eu lieu vendredi. »
Source : Sud Ouest